Comprendre et aider son enfant au comportement bizarre ?

Publié le
Par Laurent

Vous êtes nombreux, parents, à vous sentir démunis face au comportement bizarre de votre enfant. Peut-être avez-vous l’impression de ne pas le comprendre, de ne plus savoir comment réagir face à ses colères, son isolement ou ses maniérisme étranges. Rassurez-vous, vous n’êtes pas seuls. Chaque enfant est unique, avec sa personnalité et son mode de fonctionnement propres. Et surtout, des solutions existent pour l’aider à s’épanouir et améliorer votre relation.

Les différents types de comportements atypiques chez l’enfant

Avant toute chose, faisons un tour d’horizon des comportements bizarres les plus fréquents chez les enfants. Vous y reconnaîtrez peut-être votre bambin !

Comportement tyrannique et opposition

Votre adorable ange se transforme en petit tyran dès qu’il n’obtient pas ce qu’il veut ? Crises de colère, hurlements, refus d’obéir… Votre autorité est sans cesse mise à mal. Ce comportement d’opposition est souvent lié à un grand besoin de contrôle. L’enfant cherche à affirmer son autonomie et tester les limites. Cela peut aussi être une façon pour lui d’imiter un parent au tempérament colérique.

Isolement et repli sur soi

À l’opposé, certains enfants inquiètent par leur isolement. Votre petit est dans son monde, solitaire, rêveur. Il ne recherche pas la compagnie des autres enfants et semble insensible à vos marques d’affection. Ce comportement indique souvent une grande sensibilité. Votre enfant se protège ainsi d’un environnement qu’il trouve sur-stimulant. Certains tempéraments introvertis ont aussi besoin de plus de temps seul. Dans d’autres cas, ce retrait cache des difficultés de communication.

Comportement « bizarre » ou étrange

Votre enfant a des maniérismes qui peuvent sembler étranges : il bat des mains, se balance, aligne ses jouets… Il se passionne pour des sujets pointus comme les logos de marques ou les calendriers. Il pique aussi de grosses colères dès que son environnement est modifié ou perturbé. Ces particularités font parfois penser à de la précocité ou à un trouble du spectre de l’autisme. Elles peuvent aussi être des tics, comme dans le syndrome Gilles de la Tourette.

Comprendre d’où vient le comportement bizarre de son enfant

Une fois ces comportements identifiés, vous vous demandez sûrement : mais pourquoi mon enfant agit-il ainsi ? D’où viennent ces réactions qui me semblent si inadaptées ?

Comment démêler les causes d’un comportement atypique ?

Tel un détective, vous pouvez commencer par noter quand survient le comportement problématique : plutôt à la maison ou à l’école ? Avec papa ou maman ? Le matin ou le soir ? Depuis un événement particulier ? Cela vous aidera à repérer un élément déclencheur ou favorisant.

N’hésitez pas non plus à échanger avec l’entourage de votre enfant. Sa maîtresse, la nounou, les grands-parents… Ont-ils remarqué les mêmes particularités ? Leur regard peut apporter un éclairage complémentaire.

Enfin, si vraiment le comportement de votre enfant vous préoccupe, osez en parler à un professionnel. Votre médecin pourra vous orienter vers un pédopsychiatre ou un psychologue spécialisé. Leurs connaissances du développement de l’enfant sont précieuses pour analyser la situation.

Le rôle de l’environnement

Parfois, le comportement bizarre de l’enfant est une façon de réagir à un contexte familial particulier. Un deuil, une séparation, une maladie, l’arrivée d’un petit frère… Tout changement important provoque des réactions d’ajustement qui peuvent nous surprendre.

Le tempérament de l’enfant joue aussi un rôle. Un enfant hypersensible aura plus de mal à supporter la sur-stimulation d’une grande section de maternelle. Un petit anxieux vivra plus difficilement la séparation d’avec sa maman. Chez ces enfants, le comportement bizarre est alors un signal de mal-être, une façon d’exprimer « ça ne va pas ! ».

Les troubles du développement et du comportement

Dans d’autres cas, le comportement atypique est causé par un trouble du neurodéveloppement. Troubles du spectre de l’autisme (TSA), déficit d’attention/hyperactivité (TDAH), trouble oppositionnel… Certains enfants naissent avec un cerveau qui fonctionne différemment. Leurs particularités peuvent aussi être des signes de précocité intellectuelle ou d’hypersensibilité.

Si ces diagnostics font peur, ils sont pourtant précieux. Mettre un nom sur les difficultés de son enfant, c’est mieux les comprendre. C’est aussi pouvoir mettre en place des aménagements et un accompagnement adaptés. Suivis spécialisés, aide aux apprentissages, adaptation de l’environnement… Tout devient plus facile une fois les besoins spécifiques de l’enfant identifiés.

Réagir et aider son enfant au comportement bizarre au quotidien

Au-delà de la compréhension, vous avez sûrement besoin de solutions concrètes pour le quotidien. Comment aider au mieux votre enfant avec ses particularités ?

Dédramatiser et accepter la différence

La première chose à garder en tête est que le comportement bizarre ne résume pas votre enfant. C’est juste sa façon à lui de s’exprimer et d’interagir avec le monde, à ce moment de son développement. Comme le dit Boris Cyrulnik, « un enfant devient ce qu’on lui dit qu’il est ». Alors plutôt que de coller une étiquette négative, répétez-vous qu’il est unique et précieux. Chaque enfant avance à son rythme, avec ses forces et ses défis.

Votre regard bienveillant est essentiel. Il influence grandement la construction de l’estime de soi de votre enfant. Alors adoptez une attitude positive, validez ses émotions et valorisez ses talents. En grandissant dans un environnement accueillant, votre petit apprendra à voir sa différence comme une force.

Établir un cadre ferme et sécurisant

Les enfants aux comportements atypiques ont d’autant plus besoin de repères stables et bienveillants. Mettez en place un cadre éducatif clair, avec quelques règles de vie non négociables. Les attitudes attendues doivent être explicites et identiques d’un adulte à l’autre. Vous pouvez les rappeler avec des images ou des phrases-clés.

Pour encourager les bons comportements, pensez à les valoriser plus que vous ne punissez les écarts. La critique et les punitions risquent d’angoisser votre enfant et renforcer ses réactions inadaptées. Préférez le complimenter quand il parvient à se comporter comme vous l’attendez. Par exemple, félicitez-le quand il ne fait pas de colère au supermarché, plutôt que de le gronder lorsqu’il en fait.

Développer une communication bienveillante

Quand votre enfant s’énerve ou qu’une crise se profile, votre réaction peut changer la donne. Plutôt que de hausser le ton, essayez de mettre des mots sur ce qu’il ressent. Par exemple : « Je vois que tu es très en colère parce que je t’ai dit non. C’est normal d’être frustré, mais ce n’est pas une raison pour crier ».

Apprenez aussi à désamorcer les tensions avant qu’elles n’explosent. L’humour et la diversion sont vos alliés ! Face à un début d’opposition, lancez une blague ou proposez un jeu. Vous éviterez bien des conflits en dédramatisant.

Dans tous les cas, évitez d’étiqueter votre enfant de « terrible » ou « bizarre ». Il risquerait de s’identifier à cette image négative de lui-même. Décrivez plutôt ses actes et comportements de façon objective : « Quand tu jettes tes jouets par terre, ça m’énerve ».

Encourager les interactions sociales positives

Si votre enfant a tendance à jouer seul, organisez-lui des temps d’échange avec ses pairs. Invitez un copain à goûter, inscrivez-le à un atelier ludique, emmenez-le au parc… Le contact avec d’autres enfants l’aidera à développer ses compétences sociales.

Bien sûr, restez à ses côtés pour le guider dans sa relation aux autres. Suggérez-lui des jeux, aidez-le à résoudre les conflits, expliquez-lui les codes sociaux qu’il a du mal à saisir. Peu à peu, il apprendra à entrer en lien de façon plus adaptée.

Et surtout, valorisez chacun de ses progrès, même minimes ! S’il parvient à partager un jouet, à rester assis au repas de famille ou à attendre son tour, félicitez-le chaudement. Votre regard positif sera son meilleur moteur.

Ne pas hésiter à demander de l’aide

Enfin, n’hésitez pas à vous entourer. Élever un enfant au comportement atypique peut être usant et décourageant par moments. Le soutien et les conseils de professionnels vous seront précieux.

Les premiers interlocuteurs sont souvent le médecin et l’école. Ils peuvent vous orienter si un suivi spécialisé leur semble nécessaire. Psychologue, psychomotricien, orthophoniste… Tout un réseau de professionnels existe pour accompagner les enfants différents.

Vous pouvez aussi contacter une association d’aide aux parents. Être en lien avec d’autres familles vivant des situations similaires apaise et déculpabilise. Vous vous sentirez moins seul et aurez plein de conseils de « pairs » pour vous guider.

En conclusion, avoir un enfant au comportement bizarre est loin d’être un long fleuve tranquille. C’est un défi qui demande patience, créativité et remise en question. Votre amour et votre bienveillance seront vos meilleures alliées pour aider votre petit à s’épanouir.

N’attendez pas le changement radical du jour au lendemain. Chaque micro-progrès est une victoire à célébrer ! Peu à peu, votre enfant apprendra à apprivoiser ses particularités. Et ses différences se transformeront en atouts uniques. Faites-lui confiance !

Ressources utiles :

  • « J’aide mon enfant précoce » de Béatrice Millêtre
  • « J’ai un ado mais je me soigne » d’Olivier Revol
  • Autisme France – Fédération d’associations de parents
  • TDAH France – Association d’aide aux parents d’enfants TDA/H
Auteur
Laurent
Depuis 10 ans, je me consacre au Web Marketing. En 1995, à l'aube de l'ère numérique, j'ai débuté ma carrière en travaillant au sein d'un rectorat et d'un Centre Régional de Documentation Pédagogique, marquant mes premiers pas dans le monde du web. Détenteur d'une licence en mathématiques pures, mon parcours académique et professionnel se conjugue à mon rôle de père de deux enfants. Ces expériences m'offrent une vision unique sur les sujets d'éducation, de loisirs et de famille.