Cher parent, si vous lisez cet article, c’est que vous êtes probablement en pleine tempête émotionnelle avec votre bout de chou. Les crises de colère de votre enfant vous laissent démuni, épuisé, parfois même embarrassé. Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul. Tous les parents y sont confrontés à un moment ou à un autre. L’essentiel est de garder votre calme et votre bienveillance. Ensemble, décryptons ce qui se joue derrière ces explosions et voyons comment y répondre avec sagesse.
Pourquoi les enfants font des crises de colère ?
Un stade normal du développement
Votre enfant ne fait pas un caprice pour vous embêter, bien au contraire. Entre 1 et 5 ans, les crises sont souvent sa seule façon d’exprimer un trop plein d’émotions qu’il ne parvient pas à contenir. Imaginez-vous un instant à sa place: un tout petit dans un monde de grands qu’il ne comprend pas toujours, où on lui impose beaucoup de choses sans qu’il ait son mot à dire. Frustrant, n’est-ce pas ? C’est une étape normale de son développement. Avec votre aide, il apprendra progressivement à apprivoiser ses émotions.
Des causes émotionnelles
Derrière une crise de colère, il y a toujours une raison, même si elle vous échappe sur le moment. Votre enfant a peut-être sommeil et du mal à le gérer ? Un changement dans son quotidien le perturbe ? Il a peut-être peur de quelque chose ? Un enfant ne sait pas toujours exprimer son ressenti avec des mots. Son seul exutoire, c’est son corps, sa voix, ses larmes et ses cris. Votre mission, tel un détective, sera d’essayer de décoder le message derrière la crise.
L’enfant teste aussi les limites
Rappelez-vous vos 18 ans, cette soif d’indépendance et de liberté ! Et bien figurez-vous que cette quête commence dès la petite enfance. En s’opposant à vous, parfois violemment, votre enfant cherche à affirmer sa personnalité naissante. Il teste la solidité de votre cadre pour se sentir en sécurité. Tenir bon face à la tempête, c’est comme lui dire « Ne t’inquiète pas mon cœur, je suis suffisamment fort pour résister à ta colère, pour t’aimer et te protéger envers et contre tout ». Votre patience et votre constance seront vos meilleurs alliés.
Comment réagir pendant une crise de colère ?
Rester calme et ne pas crier
Plus facile à dire qu’à faire, je vous l’accorde ! Quand notre enfant perd le contrôle, notre premier réflexe est souvent de nous emporter à notre tour. Pourtant, crier ne fera qu’attiser sa colère et son insécurité. Avant de réagir, prenez une grande inspiration. Si besoin, éloignez-vous quelques instants pour retrouver votre calme. Vous serez alors plus apte à répondre à ses besoins avec sérénité.
Faire preuve d’empathie
Même si son comportement est inacceptable, votre enfant a besoin de votre empathie. Verbalisez ce que vous percevez de son état émotionnel avec des phrases simples comme « Je vois que tu es très en colère », « C’est dur de ne pas avoir ce que tu veux ». Votre enfant se sentira compris et écouté, ce qui l’aidera à s’apaiser. Valider son émotion ne veut pas dire accepter la crise pour autant, mais juste lui signifier que vous le comprenez.
Maintenir le cadre avec fermeté et bienveillance
Il est primordial de ne pas céder au chantage de la colère. Si votre enfant réclamait quelque chose d’impossible avant la crise, ne revenez pas sur votre décision sous prétexte qu’il s’est emporté, sinon il risque d’associer colère et récompense. Soyez ferme sur le principe mais toujours avec bienveillance dans le ton et l’attitude. Dites-lui calmement « Je comprends que tu sois fâché mais ce n’est pas possible. Par contre je te propose qu’on fasse… ». Montrez-lui que vous l’aimez même quand il vous met en rogne.
Distraire et changer d’activité
Parfois, la meilleure stratégie est d’éloigner l’enfant de l’objet de sa frustration en lui proposant un dérivatif. Emmener votre petit dans une autre pièce, sortir au parc, ouvrir un livre ou lancer un jeu peut permettre de couper court à la crise en détournant son attention avant que la colère ne l’emporte complètement. Cela ne marche pas à tous les coups mais vaut le coup d’être tenté !
Comment apaiser son enfant après une crise ?
Renouer le dialogue
Une fois la tempête passée, ne faites pas comme si rien ne s’était passé. Votre enfant a besoin de mettre des mots sur ce moment difficile. Avec des questions simples et votre écoute attentive, aidez-le à verbaliser ce qui l’a mis en colère. Dites-lui que vous comprenez que c’était dur pour lui. Expliquez-lui calmement pourquoi vous avez dit non. Profitez de cet échange pour le réconforter, lui dire que vous l’aimez même quand il se met très en colère. Il a besoin d’entendre que votre amour est inconditionnel.
Proposer un moment de complicité
Après une crise, votre enfant peut se sentir vulnérable, honteux. Il a besoin de se reconnecter positivement à vous. Proposez-lui une activité rien que tous les deux, un temps privilégié où vous serez pleinement disponible: un gros câlin, une histoire, un jeu… Peu importe l’activité, l’essentiel est ce moment partagé qui vient réparer votre lien et le rassurer sur votre amour.
Aider l’enfant à verbaliser ses émotions
Demandez à votre enfant « Comment tu t’es senti quand… ? ». Mettez des mots sur ses émotions s’il n’y arrive pas seul. Vous pouvez aussi partager vos propres ressentis « Moi aussi j’étais très fâchée… ». Ensuite, réfléchissez ensemble à d’autres façons d’exprimer sa frustration sans faire de crise: en respirant fort, en tapant dans un coussin, en courant, en dessinant sa colère… Il apprendra peu à peu à identifier et canaliser ses émotions autrement.
Quelques conseils pour prévenir les crises
Être attentif aux signes avant-coureurs
Avec l’habitude, vous apprendrez à repérer les signes annonciateurs d’une crise: votre enfant s’agite, vous répond sur un ton agressif, perd patience… C’est le moment d’intervenir en douceur avant que la marmite n’explose ! Proposez une activité apaisante, un temps calme, un câlin, éloignez-le de ce qui le frustre, exprimez ce que vous percevez de sa fatigue ou de son agacement…
Verbaliser les émotions au quotidien
Pour aider votre enfant à apprivoiser ses émotions, rien de tel que de les nommer au fil des jours. « Je te sens en colère », « Tu as l’air triste », « Je vois que tu es content »… Plus il sera familier de ce vocabulaire émotionnel, plus il arrivera à dire ce qu’il ressent. Parlez aussi de vos propres émotions. Mettez des mots sur votre vécu en évitant d’être dans le reproche: « Je suis fatiguée ce soir, j’ai besoin de calme ». Votre enfant apprend beaucoup en vous observant.
Féliciter les efforts de l’enfant
Valorisez votre enfant dès que vous le voyez gérer une frustration sans exploit de colère. « Bravo mon cœur, tu as réussi à te calmer même si tu étais très fâché, je suis fière de toi ! ». Vos encouragements sont essentiels pour le motiver à progresser. Mettez en avant ses réussites, même petites, pour l’aider à prendre confiance en ses capacités.
Être cohérent et constant
Pour grandir sereinement, votre enfant a besoin d’un cadre stable et rassurant. Veillez à être constant et cohérent dans vos demandes et vos réponses. Que vos « oui » soient de vrais « oui » et vos « non » de vrais « non ». Si possible, accordez-vous avec l’autre parent pour adopter une ligne de conduite commune face aux crises. Votre cohésion et votre constance aideront votre enfant à intégrer les règles et à contenir ses débordements.
Montrer l’exemple dans sa propre gestion des émotions
Votre enfant apprend beaucoup par imitation. Même si ce n’est pas toujours facile, efforcez-vous de rester maître de vous-même face aux petites et grandes frustrations du quotidien. Respirez un bon coup avant de réagir, verbalisez vos émotions, cherchez des solutions positives pour gérer votre stress. En vous observant, votre enfant intégrera progressivement ces stratégies.
Cher parent, face aux crises de votre enfant, armez-vous de patience et de bienveillance. Avec le temps et votre accompagnement plein d’amour, votre petit apprendra à apprivoiser ses tempêtes intérieures. Gardez confiance, les crises vont s’espacer ! En attendant, souvenez-vous que vous faites de votre mieux. Être parent est le plus beau des métiers mais aussi le plus difficile. Alors surtout, ne restez pas seul dans cette aventure. Si vous vous sentez dépassé, n’hésitez pas à solliciter de l’aide autour de vous, à en parler à votre pédiatre ou à consulter un psychologue. Être soutenu et guidé fait partie de votre mission de parent. Vous le valez bien !